Polychromie industrielle. L’usine hydroélectrique : un nouveau centre culturel pour Sion

 
1950 Sion,
Suisse

Publié le 30 mars 2023
Haute école d'ingénierie et d'architecture Fribourg (HEIA-FR) Bibliothek - Gebäude A
Participation au Swiss Arc Award 2023

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Données du projet

Données de base

Situation de l'objet
Rue de la Dixence 76, 1950 Sion, Suisse
Projekttyp
Projets d'étudiant·e·s
Achèvement
06.2022

Données du bâtiment selon SIA 416

Étages
de 3 à 5 étages
Nombre de sous-sols
2 étage
Nombre d'appartements
200
Surface de terrain
45'000 m²
Surface de plancher
2500 m²
Volume bâti
51'000 m³
Nombre de postes de travail
50
Places de parking
50

Description

L’enjeux de ce projet est de venir redynamiser le quartier industriel de Chandoline, à l’aide d’un centre d’art contemporain en mémoire du peintre Daniele Buzzi, des résidences d’artistes, des logements, une centrale mini-hydraulique ainsi que divers commerces.

Situation initiale

Située en Valais, la centrale hydroélectrique de Chandoline est un fleuron de l’architecture moderne du XXeme siècle. Malgré son classement de niveau 2 au patrimoine, elle se détériore petit à petit depuis son arrêt en 2013. Cette usine fait partie de l’un des derniers types de bâtiments, qui témoigne de la révolution industrielle valaisanne. Construite par Daniele Buzzi, qui était un ingénieur en électricité et un artiste peintre autodidacte, cette usine est un savant mélange entre technique et architecture. C’est en partie par l’utilisation de la couleur qu’il réussit à les lier.

Ébauche du projet

C’est par le biais de la polychromie et d’interventions architecturales ponctuelles que la réhabilitation de la centrale en bâtiment public est conçue. Les contraintes de remise aux normes ainsi qu’une réversibilité des actions sont des moteurs de recherche, qui sont mis en avant dans le projet par la couleur. Le site est séquencé en trois zones, dont chacune possède un aménagement extérieur qui remémore une trace historique de l’utilisation de la centrale. A l’arrivée des conduites forcées, se situe l’usine hydroélectrique accueillant le nouveau centre d’art contemporain et le départ du nouveau funiculaire. Ici, un parc longeant la route est ponctué par des parties de conduites forcées recyclées, rappel le lieu de stockage de ses dernières avant leur montée au barrage de la Dixence. La seconde partie, qui se trouve au centre, est principalement paysagère et reste intacte. Les villas ouvrières existantes sont transformées en résidences d’artistes. La grande place centrale, qui est bordée par des arbres fruitiers, magnifie l’usine. La dernière section, qui un nouveau quartier de logements et d’artisanat, vient cadrer un point d’eau. Ce bassin met à découvert le canal de fuite, qui permet de rejeter l’eau dans le Rhône. Pour finir, le site est traversé par une voie verte, qui remet en valeur les voies ferrées.

Étude du projet

Le centre d’art reprend les principes de fonctionnement de l’usine comme concept d’exposition. La salle des machines, qui autrefois mettait en valeur les turbines, est utilisée comme espace d’exposition. Le rez inférieur, qui était très bruyant est dédié à l’expérimentation sonore. Et le sous-sol, qui comprenait le réseau électrique, accueille les expositions luminaires. D’un point de vue chromatique, il existe trois types d’intervention. Dans un premier temps, des trappes sont installées à l’emplacement des turbines déjà enlevées. Elles sont peintes et rétractables, ce qui permet une polyvalence de l’utilisation de la salle. Ensuite, afin de mettre aux normes de mobilité la centrale, des points d’accès tels que rampes ou escaliers sont installés. Ils sont tous peints en rouge et vert pour rappeler les teintes de protection des turbines. La dernière partie, traite des peintures murales. Elles sont divisées en quatre : une pour les espaces communs, une pour les sous-sols, une pour les espaces privés et une pour la salle des machines. Chacune de ces teintes sont tirées d’un nuancier fait sur la base des peintures de Danielle Buzzi. Pour finir, l’extension vient accueillir une salle d’exposition entièrement aux normes et chauffée ainsi qu’une fromathèque, qui offre la possibilité de déguster et d’acheter du fromage à raclette. Ici, une structure de câbles, qui rappelle l’ancien réseau électrique extérieur, vient porter une fine toiture.

Particularités

Afin de conserver au maximum la valeur patrimoniale de la centrale, seule la tête administrative est chauffée et le reste tempéré. Ici, l’envie de faire ressortir la mémoire du lieu est appliquée par deux principes. Le premier se fait par la réintroduction d’une mini-hydraulique, qui va permettre d’alimenter en électricité le site ainsi que 2000 logements. La chaleur émise par la nouvelle turbine permet de chauffer la salle polyvalente ainsi que le club alternatif. Le centre d'art peut ainsi être autosuffisant en réutilisant une énergie verte issue du barrage de la Grande Dixence.

Projet Next Generation soumis pour l'Arc Award 2023 par Bastien Cheseaux, Haute école d'ingénierie et d'architecture Fribourg

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