Immeuble Missionsstrasse

 
4055 Basel,
Suisse

Publié le 12 mars 2020
nord gmbh Architekten BSA SIA

Du côté calme de la cour intérieure, chacun des huit petits appartements ainsi  que les deux appartements  en duplex au rez-de-chaussée disposent d’un balcon de six mètres carrés. Les architectes-paysagistes de Meta ont intégré dans le jardin un chemin qui mène, telle une passerelle, vers le coin terrasse au fond de la cour. La balustrade à clairevoie, d’apparence  à la fois filigrane et solide, crée des relations visuelles avec la cage d’escalier. Le mur coupe-feu crépi de  blanc s’étend d’une façade à l’autre, en longeant la cuisine, située sur le côté intérieur. Vue depuis le vitrage  du balcon, à hauteur de  pièce, sur la terrasse  de l’appartement en  duplex dans les combles. Surfaces de placage de chêne, huilées Revêtement en poudre espace extérieur

Données du projet

Données de base

Situation de l'objet
Missionsstrasse 14, 4055 Basel, Suisse
Catégorie de projet
Type de bâtiment
Achèvement
01.2019

Données du bâtiment selon SIA 416

Étages
de 6 à 10 étages
Nombre de sous-sols
1 étage
Nombre d'appartements
12
Surface de plancher
1415 m²
Volume bâti
4392 m³

Description

À proximité de la tour

Dans la Missionsstrasse à Bâle, un bâtiment résidentiel des années 70 a été remplacé par un nouveau bâtiment conçu par le bureau d’architecture Nord Architekten. L’usage résidentiel est maintenu, mais les douze petits appartements qui sont nés dans la dent creuse s’avèrent d’une qualité impressionnante.

Écrire un article sur une dent creuse, c’est vite fait. Finalement, il s’agit là d’un espace vide. Lorsqu’une dent creuse est comblée par un bâtiment, l’espace n’est plus vide. Et pourtant, ce terrain conserve ce nom pendant un certain temps, comme pour nous rappeler les différentes approches dans le processus conceptuel et les techniques de construction requises durant la période de construction. Avec le temps, le nom s’évapore, et la maison s’amalgame aux bâtiments voisins pour former une rangée de maisons et rayonner de bonheur. Rien ne rappelle l’époque de la dent creuse.

La Missionsstrasse, où se trouve la dent creuse en question, était autrefois la première artère de sortie de la ville. Elle reliait la ville, le Jura et les Vosges. L’importante route d’accès mène directement à la porte de Spalen.

Au XIXe siècle, une rangée de nouveaux bâtiments universitaires prestigieux fut érigée devant cette dent creuse, mise en exergue, à dessein, par de remarquables tours rondes et un toit coloré. C’est sur cette route que la Société évangélique des missions de Bâle a fait construire un nouveau bâtiment, conçu comme un objet solitaire, tandis que sur le côté opposé on vit apparaître un premier complexe d’habitations en carré.

Vivre dans la Missionsstrasse

La cour de la construction en rang d’ilots comprend un jardin vert et tranquille avec de vieux arbres et une maison d’habitation des années soixante-dix. La cour se situe un niveau en-dessous de la Missionsstrasse, désormais très fréquentée. Les maisons bourgeoises ont été remplacées au cours du XXe siècle. À proximité immédiate des bâtiments universitaires, on a pu assisté à une augmentation de la demande de petits appartements. À l’endroit où se trouve la dent creuse, il y avait également un immeuble résidentiel.

Après une étude préliminaire sur son remplacement, Immobilien Basel-Stadt demanda, entre autres, au bureau d’architecture Nord Architekten de participer à une étude de projet. Dans les environs immédiats, le même maître d’ouvrage venait de réaliser le complexe immobilier primé de la Maiengasse. Au lieu des petits appartements, cet ouvrage de grande qualité accueille des logements familiaux organisés autour d’une cour d’une construction en rang d’ilots.

La dent creuse dans laquelle se niche le nouvel immeuble d’habitation démontre sur la Missionsstrasse une largeur de 10,17 mètres, et presque un mètre de plus encore sur le côté qui donne sur la cour. Le plan au sol est orienté selon un angle de 90° par rapport au bâtiment voisin à l’ouest. Dans la cour, il reprend les limites du bâtiment voisin à l’est. L’angle du premier bâtiment fait légèrement saillie et semble se pencher devant la façade du nouveau bâtiment.

En termes de hauteur, les architectes reprennent la hauteur de la gouttière et la hauteur du mur de combles des bâtiments voisins, créant ainsi douze petits appartements au sein de ce volume. Huit appartements de deux pièces se concentrent, du 1er au 4e étage, autour d’un noyau central où se dissimulent les installations techniques. Du rez-de-chaussée, on accède à deux appartements en duplex, eux aussi disposés de manière symétrique, bénéficiant d’un accès direct à la cour. Les appartements au 4ème s’étendent eux aussi sur deux niveaux. Ils disposent d’un escalier qui mène à l’espace habitable dans les combles. Ce dernier se trouve au-dessus de la cage d’escalier, ce qui rend les appartements plus spacieux que ceux du rez-de-chaussée.

Le principe des appartements traversant
La particularité du complexe réside toutefois dans les huit petits appartements situés dans la partie centrale de la structure. L’appartement de deux pièces offre suffisamment d’espace pour un couple et dispose d’un plan d’étage attrayant et pratique. La porte coulissante encastrée dans une niche en béton donne la sensation d’un appartement traversant. La longue paroi côté mur coupe-feu est crépie blanc, contrairement au noyau en béton apparent et à la chape grise cimentée. Les grandes baies vitrées apportent beaucoup de lumière dans tout l’appartement. Seule la moitié des fenêtres est couverte par un balcon au-dessus. Ce dernier, plus profond que large, est suffisamment grand pour y mettre une petite table et ouvre la vue sur la porte de Spalen. Les balcons qui donnent sur la cour sont un peu plus grands et équipés d’un rideau périphérique qui assure une protection contre le soleil et les regards.

À l’intérieur, les fenêtres à hauteur de plafond, de même que toutes les portes, la cuisine et les armoires murales sont en chêne massif, qui, avec le béton, constituent les matériaux prédominants et créent un effet minimaliste. À peine visible, l’embrasure côté fenêtre qui donne sur le mur coupe-feu est en réalité un support en béton coulé sur place. Avec le noyau central, il assume une fonction portante dans l’angle. Le mur crépi n’est pas un élément porteur, il sert uniquement à stabiliser. Cette mesure fait partie des prescriptions de prévention des tremblements de terre de Bâle, selon lesquelles deux bâtiments ne peuvent pas se partager un mur coupe-feu. Un interstice de quatre centimètres de large sur la façade extérieure révèle ce fait.

Une rétrospective

Entrer dans la maison de la Missionsstrasse 14, c’est comme si l’on passait par la porte de Spalen: en position centrale sur la façade symétrique en briques claires silico-calcaires lavées entre les balcons, un vestibule situé en retrait, sans auvent, invite à pénétrer dans la pièce.

Une volée d’escaliers mène maintenant directement au sous-sol, et une sortie permet aux locataires d’accéder à la cour semi-privée avec des espaces communautaires. Un chemin contemplatif revêtu de dalles mène vers un vieil if, dans la partie arrière de la cour. Dans ce jardin d’Eden, rien ne rappelle la dent creuse. Seul un coup d’œil sur le grand if laisse supposer que les installations du chantier et le blindage de fouilles ont dû être un grand défi, et ce non seulement pour une dent creuse dans une rue aussi fréquentée que la Missionsstrasse.

Architecte Samuel Grieder (Nord Architekten Basel) zu den Küchen:
«Je suis pleinement satisfait des cuisines.
Tout particulièrement les surfaces de placage huilées sont de très haute qualité.»

Architecte Samuel Grieder (Nord Architekten Basel) zur Pulverbeschichtung im Aussenbereich:
«Je suis également satisfait des travaux
de serrurerie. À l’extérieur, le revêtement en poudre vert foncé «IGP Dura xal» génère un magnifique jeu de couleurs
qui changent selon la lumière.»

Texte: Claudia Frigo Mallien

Magazin der Schweizer Baudokumentation

180594029